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Soupçonné d’avoir abusé de plusieurs femmes en les soumettant à une emprise mentale

Soupçonné d’avoir abusé de plusieurs femmes en les soumettant à une emprise mentale

Publié le : 02/10/2017 02 octobre oct. 10 2017

Mardi s’ouvre le procès en appel de Philippe Lamy, 42 ans, poursuivi pour abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la profession de médecin.

Il a toujours clamé son innocence. Et n’a visiblement pas changé de position. Depuis sa condamnation à quatre ans de prison ferme et la révocation d’un sursis antérieur de quatorze mois, en octobre 2016, par le tribunal correctionnel de Libourne, Philippe Lamy est incarcéré à la prison de Gradignan. Il a fait trois demandes de remise en liberté, toutes rejetées. La dernière, pas plus tard que le 14 septembre. À chaque fois, Philippe Lamy a avancé comme principal argument la défense de la présomption d’innocence, dans l’attente de son procès en appel. Celui-ci s’ouvre ce mardi, à Bordeaux.

Poursuivi pour abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la profession de médecin, Philippe Lamy, 42 ans, est-il une sorte de gourou qui avait réussi à assujettir plusieurs personnes, dont trois femmes devenues ses objets sexuels ? Ou n’est-il qu’un «  bouc émissaire pour passer sous silence des comportements qui font tache lorsqu’ils sont révélés au grand jour », comme le pense son avocat, landais, Me Frédéric Dutin ? Les débats devraient tourner autour de ces deux questions.
Sexe, gélules et sang de poulet

L’affaire éclate au printemps 2014 quand des proches d’une habitante du bassin d’Arcachon se rendent à la gendarmerie. Ils craignent qu’elle soit entrée dans une secte et racontent que la trentenaire, atteinte d’un cancer, vient subitement de stopper son traitement, de rompre avec son petit ami et de mettre sa maison en vente. Tout ça, alors qu’un nouvel homme est entré dans sa vie : Philippe Lamy.

L’homme a déjà eu maille à partir avec la justice. D’abord, pour avoir ouvert un club libertin, La Villa Panthère, sans les autorisations nécessaires, en 2007, à Listrac-Médoc. Il se faisait alors appeler Maître Ilario. Puis, pour avoir exercé illégalement la médecine en prodiguant des conseils à base de gélules soi-disant magnétisées par ses soins, pratique qui lui a valu d’être condamné à du sursis, en 2013.

Quelques mois plus tard, il a rebondi dans le Libournais. S’est installé chez un ostéopathe rencontré sur un site Internet de libertinage et enchaîne les conquêtes. La jeune femme du Bassin est la dernière en date. Assez vite, une information judiciaire est ouverte. Les investigations mettent en lumière un personnage trouble, tandis que les langues se délient. Deux autres femmes se disent victimes d’emprise psychologique. Leur point commun avec la première : leur fragilité. Toutes deux étaient dépressives quand elles ont rencontré Philippe Lamy.

Il se disait magnétiseur, affirmait parler avec les morts et faisait apparaître du sang de poulet quand bon lui semblait. Aux médicaments, il préférait de mystérieuses gélules. Pour tous les maux, il n’avait qu’un seul mot : du sexe.

« Mon corps ne m’appartenait plus », avait expliqué l’une des trois femmes parties civiles, lors du procès en première instance, à Libourne. « J’étais devenue sa marionnette », avait exposé une autre, qui s’était retrouvée à masturber un inconnu sur une aire d’autoroute.

Philippe Lamy, lui, s’est toujours défendu d’avoir contraint qui que ce soit. Y compris quand il recevait de l’argent.

Source Sud Ouest du 02/10/17

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