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Reclus de Monflanquin : dix ans requis contre Thierry Tilly

Reclus de Monflanquin : dix ans requis contre Thierry Tilly

Publié le : 04/10/2012 04 octobre oct. 10 2012

L’homme comparaît devant la justice bordelaise car il est accusé d’avoir manipulé et escroqué toute une famille pendant une décennie.

L’accusation a requis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux 10 ans de prison contre Thierry Tilly, accusé d’avoir escroqué onze membres d’une famille de la noblesse du Sud-Ouest, les de Védrines, qu’il aurait manipulés pendant près d’une décennie.

«C’est la durée de la peine de réclusion qu’il a infligée à la famille de Védrines», a déclaré le procureur Pierre Bellet en se prononçant en faveur de la peine maximum encourue. Pour son complice Jacques Gonzalez, il a requis 5 ans de prison, dont un avec sursis.

Alors que l’audience n’a pas montré une relation subordonnée de Thierry Tilly vis-à-vis de Jacques Gonzalez, le procureur a requis une requalification de la «complicité par instigation», reprochée à ce dernier, en «complicité par aide et assistance», une qualification moins grave. Pour Jacques Gonzalez, il a également requis 4 ans de privation de droits civiques, et l’obligation de rembourser les victimes.

Concernant Tilly, qui n’a pas cette obligation, Pierre Bellet a requis une interdiction de droits civiques et l’interdiction définitive de gérer une entreprise. Thierry Tilly, a encore insisté le procureur, «est le véritable chef d’orchestre principal et Jacques Gonzalez n’a pas la carrure pour être le grand patron, il est le « faire-valoir » de Tilly, qui est celui qui met en oeuvre».

L’avocat de Thierry Tilly, Me Alexandre Novion, a déclaré à l’issue de l’audience ne pas comprendre «cette distinction». Des écoutes téléphoniques, a-t-il affirmé, ont montré «de façon très claire» que son client obéissait à Jacques Gonzalez. Il a cité une amie de Jacques Gonzalez qui avait déclaré «que Thierry Tilly n’avait aucun pouvoir de décision».

Les victimes présumées, que l’on a surnommées les «reclus de Monflanquin», du nom du village où était installée la famille dans le Lot-et-Garonne, ont décrit près d’une décennie d’emprise mentale durant laquelle elles ont cédé tous leurs biens, à hauteur de 4,5 millions d’euros, à l’instigation de Thierry Tilly, croyant se protéger ainsi d’un imaginaire complot. Le procès se terminera vendredi avec les plaidoiries de la défense.

Source : Libération du 04/10/12

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