14 ans pour l’ange déchu
Publié le :
03/05/2019
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Bernard Boumedine était accusé de viols et violences sur une partie de son entourage.
Un ange déchu. Et évidemment déçu. Bernard Boumedine, 48 ans, a été condamné hier à quatorze ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Gironde qui le jugeait depuis lundi. À sa sortie de prison, il sera également contraint à un suivi socio-judiciaire de cinq ans.
Cet homme qui avait fait croire à son entourage qu’il était investi de pouvoirs divins, qui avait, selon certains protagonistes du dossier, maintenu sa femme et ses voisins sous son emprise mentale, a donc été reconnu coupable de viols et de violences. Des faits qui s’étaient déroulés à l’automne 2009 à Pessac et aux Églisottes où les deux couples avaient déménagé, sur conseil de l’accusé.
Ils buvaient ses paroles Mardi, sa voisine était venue conter à la barre comment son mari et elle était tombés sous la coupe de Bernard Boumedine. Honteuse, consciente du décalage entre sa crédulité d’alors et l’énormité de ce qu’elle raconte aujourd’hui. Le couple avait bu les paroles de celui qui se présentait comme un ange, qui promettait de les aider s’ils suivaient ses préceptes.
Boire de l’eau de mer, jeter ce qui rappelait leur passé, mettre du sel en divers endroits, écouter de la musique indienne, dormir nus, acheter des signes de protection divine, garder en mémoire et réciter des phrases énigmatiques, pseudo-mystiques, s’éloigner des proches, enfants et parents qui les mettaient en garde.
Et surtout supporter remarques et coups destinés à les culpabiliser, à les avilir sous prétexte de leur ouvrir les yeux et le cœur. Jusqu’à cette relation sexuelle à trois particulièrement violente imposée le 23 novembre 2009. Jeudi, l’avocat général Jean-Paul Dupont avait requis 14 ans de réclusion criminelle. Hier, pour la défense, Me Delphine Gali a eu une autre lecture du dossier. Celle de relations sexuelles et de voisinage entre adultes consentants. Lors des soirées qui les réunissaient, « tout le monde buvait. Il est peut-être plus facile de dire qu’on était sous emprise que d’avouer, d’admettre ses faiblesses et défaillances ».
« Dans ce dossier, les faits, les doutes ne vous laisseront pas d’autre choix que l’acquittement », a estimé Me Michelle Bauer, également avocate de la défense. Tout au long de son procès, Bernard Boumedine a nié les faits, se considérant au-dessus de la mêlée, se montrant moralisateur, inversant les rôles. « Peut-être que vous ne l’appréciez pas, il n’est certes pas aimable. Aujourd’hui on ne vous demande pas de l’aimer mais de le juger », a ajouté Me Bauer à l’adresse des jurés.
Les juges ont reconnu l’existence de cette dépendance psychique, de cette manipulation mentale, décortiquée la veille par Me Richard Picotin. Ils ont également déchu Bernard Boumedine de l’autorité parentale sur son fils et sa fille adoptive.
Source : Sud Ouest du 18/02/12
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