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Reclus de Monflanquin : «Il a fait de nous des sous-hommes»

Reclus de Monflanquin : «Il a fait de nous des sous-hommes»

Publié le : 30/09/2012 30 septembre sept. 09 2012

«Il nous a transformés en sous-hommes» : une des victimes de l’affaire des «reclus de Monflanquin», a raconté au tribunal de Bordeaux son calvaire, une séquestration pendant des jours, pour lui faire avouer le lieu d’un trésor imaginaire.

On est en janvier 2008, cela fait huit ans que Thierry Tilly est dans la vie des de Védrines, qui alternent les résidences entre le Lot-et-Garonne et l’Angleterre, où M. Tilly vit en famille à Oxford.

Christine de Védrines se rebelle un peu, car elle ne voit pas arriver les belles études pour sa fille Diane promises par le prévenu. À cette époque de surcroît, le seul bien de la famille qu’il n’ait pas encore réussi à lui faire vendre est le château de Monflanquin, propriété de Charles-Henri, mari de Christine.

Ces deux faits apparaissent aujourd’hui à celle-ci comme les raisons possibles de ce qu’elle a enduré à Oxford pendant deux semaines (pour raisons pratiques qu’elle accepte, la justice n’en a retenu qu’une), qui vaut à Thierry Tilly d’encourir dix ans de prison. Cela fait alors des mois qu’il lui rebat les oreilles avec une certaine «transmission» dont elle serait dépositaire, un trésor mystérieux, à la recherche duquel elle a déjà fait un voyage à Bruxelles pour interroger les banques belges, sans succès.

Alors qu’ils vivent à Oxford, elle est invitée à se rendre chez M. Tilly, et se retrouve au sous-sol dans une pièce sombre avec lui et toute la famille, dont son mari et ses enfants. On l’assied face au mur sur une chaise avec interdiction de s’appuyer sur le dossier, avec devant elle une table et du papier, et on lui demande de réfléchir.
Terreur et humiliations

«Ont commencé des jours difficiles pour moi», raconte sobrement Christine de Védrines. Selon elle, du 5 au 19 janvier, M. Tilly lui donne de grandes bourrades dans le dos, la menace de lui tirer un coup de pistolet près de l’oreille. Elle refuse rapidement le thé et les petits gâteaux accordés par Thierry Tilly aux autres «parce qu’il avait refusé que j’aille aux toilettes». A un moment, elle devra même se soulager devant tout le monde. Il ordonne aussi qu’on l’empêche de dormir.

Quand enfin on la libère, «je me traîne à quatre pattes, je m’évanouis, un de mes fils et mon mari m’aident à prendre une douche, j’ai des œdèmes partout». Elle a dû ensuite être opérée des hanches. «Thierry Tilly nous avait réduit à un état de sous-hommes, affirme-t-elle, nous étions dans un autre monde, très fatigués physiquement et psychologiquement».

Thierry Tilly assure qu’il «ne l’a pas secouée de quelque manière que ce soit : je ne supporte pas la violence». Il ne nie pas qu’elle ait été maltraitée sous son toit, mais brandit sa défense habituelle, celle d’un homme témoin, malgré lui, d’une famille pathologique : «Je ne suis pas responsable de leurs mœurs, c’est violent entre eux». Suite du procès lundi.

Source : La Dépêche du 30/09/12

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