Gironde : des soupçons autour du groupe spirituel Girolle
Publié le :
03/05/2019
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Sept personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte fin 2015 après une dénonciation d’abus de faiblesse.
Sept personnes ont été placées en garde à vue, mercredi, par les gendarmes de la compagnie de Bouliac au terme d’une opération d’interpellations lancée dès l’aube. Quatre l’étaient toujours hier soir. Toutes sont membres de l’association Girolle, créée en 1986 et établie à Val-de-Virvée, dans le Blayais. Girolle, pour Groupe d’incitation et de recherches pour une ouverture et une libération des langages de l’être, revendique une trentaine d’adhérents. « Notre symbole, la girolle, évoque l’épanouissement de l’être dans son cheminement personnel et en tant que membre d’une Humanité fraternelle », décrit leur site
Dénonciation en 2015
Depuis sa création, le groupe spirituel suscite curiosité et commentaires. Décrit comme « une communauté étrange et opaque » qui pratique un « ésotérisme hermétique » ou au contraire comme un « groupe paisible et discret qui vit sa vie », Girolle intrigue. Fin 2015, une proche de deux membres de l’association a dénoncé un phénomène d’emprise mentale.Des faits qui, s’ils sont avérés, constituent un délit d’« abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement ».
Une qualification qui figure dans le code pénal au chapitre « de la mise en danger de la personne » et qui fait encourir à son éventuel auteur une peine de trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. Sanction portée à cinq ans et 750 000 euros pour « le dirigeant de fait ou de droit d’un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités ».
Aucune plainte
Pourtant pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée par des membres ou anciens membres du groupe. Par crainte de réminiscences douloureuses ou tout simplement parce qu’il n’y a pas de raison de se plaindre ? Les avis divergent.Quatre des gardés à vue sont membres de la même famille dont le patriarche, aussi le plus sachant, conduirait la réflexion des membres de Girolle. Tous ont été auditionnés, le siège et leurs lieux de vie parfois communs ont été perquisitionnés. Les gendarmes cherchent en effet à vérifier ou infirmer l’hypothèse de la dérive sectaire.
L’opération d’hier arrive après un autre épisode judiciaire mis sur la place publique par le biais du site Internet et concernant un membre du groupe spirituel. Suite à une ordonnance provisoire qui le privait de ses enfants après un signalement, un père avait entamé une grève de la faim avec ses parents (lire notre édition du 26 février). La protestation avait duré quarante jours. La justice avait estimé qu’il y avait « urgence à agir pour ces mineurs évoluant au sein d’une communauté aux pratiques religieuses extrêmement contraignantes ». Recontacté lundi suite à cet article pour lequel il demandait un droit de réponse, le père a exprimé le manque de ses enfants et a redit qu’il persistait « dans l’impression qu’on veut dénigrer le groupe ». « On parle de nous, mais personne n’est venu nous voir vivre ». Il savait Girolle ciblé par une enquête pénale et goûtait peu ce mélange des genres.
Fustigeant ceux « qui font de la recherche ou de la fabrique de sectes un business », il dénonçait « la discrimination envers les groupes spirituels minoritaires », lassé que la rumeur « ait plus de poids que les faits ». Il a été remis en liberté hier, de même qu’une autre membre du groupe. Il n’a pas donné suite à notre appel.
« Au lieu d’invoquer des faits réels, on se contente de penser », écrit Me Jean-Pierre Joseph, l’avocat de Girolle, dans un communiqué daté du 23 mai. « Il est vrai que leurs pratiques philosophiques les éloignent des fast-foods, des hypermarchés, de la nourriture industrielle et d’un certain enseignement nivelé par la base et qu’il est possible que les interrogations des biens pensants concernant l’association n’aient pour objectif que de freiner cet éloignement ».
Source : Sud-Ouest du 14 juin 2018
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