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Le Petit bleu : Agen. Le discret M. Gonzalez

Le Petit bleu : Agen. Le discret M. Gonzalez

Publié le : 02/10/2012 02 octobre oct. 10 2012

Thierry Tilly l’appelait «le patron». Pour des raisons médicales, Jacques Gonzalez a été absent toute la première semaine du procès des reclus de Monflanquin.

Mais Jacques Gonzalez est tout de même le deuxième prévenu de l’affaire, poursuivi pour complicité d’abus de faiblesse et recel d’abus de faiblesse. Il est donc venu hier, devant le tribunal et sera également présent aujourd’hui, assis sur un fauteuil roulant après deux opérations d’amputations aux membres inférieurs dues à des complications diabétiques.

Il est donc bien loin du personnage flamboyant et mystérieux présenté par Thierry Tilly comme «le patron du service chargé d’assurer la sécurité et l’équilibre du monde, inspecteur général des services auprès du chef de l’Etat, directeur adjoint des opérations extérieures» ! Il ne se reconnaît d’ailleurs pas dans cette présentation : «ça n’existe pas ce genre de choses», balaye-t-il d’une voix basse, presque blasée. «Ce n’est même pas un câble que Tilly a pété, c’est la pièce maîtresse», avait-il lâché moins sobrement lors de l’instruction.

Mais le président-fondateur de la Blue Light Fondation reconnaît sans difficulté avoir bénéficié des dons généreux de la famille de Védrines par l’intermédiaire de Thierry Tilly. Et pour un montant total qui avoisine tout de même les 1,5 million d’euros sur les près de 5 millions dont ils ont été dépouillés ! Il n’a même pas pris la peine de les faire transiter par des comptes de la Blue Light. L’argent était remis en espèces dans des enveloppes, à son homme à tout faire, principalement par Guillaume de Védrines, sur instruction de Tilly.

450 000 euros en espèces

«Je savais que Tilly faisait des affaires dans l’immobilier avec la famille De Védrines. Je pensais qu’ils donnaient cet argent dans l’esprit des vieilles familles françaises, pour aider les autres. Mais j’ai dû me tromper» assure-t-il à la barre. Pour lui, il s’agissait de dons pour sa fondation créée à but humanitaire pour «lutter contre la pauvreté dans le monde».

Lors des perquisitions, on retrouvera environ 450 000 euros en espèces sur différents comptes, mais aussi une dizaine de montres et de vêtements de luxe. L’argent des Védrines a aussi servi à acheter quatre voitures et à en louer d’autres, dont plusieurs BMW haut de gamme. «C’était en attendant de débloquer des fonds et que la Fondation démarre. J’avais des bons au porteur d’une valeur faciale de plus d’un milliard de dollars et je pensais obtenir des lignes de crédit dessus» explique encore Jacques Gonzalez. «Si j’avais su ce que Tilly faisait vraiment avec les Védrines, je n’aurais pas accepté, car on ne démarre pas une action humanitaire sur de telles bases», assure-t-il encore. Ces explications ne paraissent pas convaincre la présidente Marie-Elisabeth Bancal qui cherche à éclairer les étranges relations avec Thierry Tilly. «Etiez-vous un père pour lui ? – Je ne sais pas. – Qu’était-il pour vous ? – Le fondé de pouvoir de la Blue Light au Royaume Uni. – Qu’y a-t-il entre vous ? -C’était un garçon que j’aimais bien.»

Le discret Jacques Gonzalez n’ira pas plus loin. Mais juste avant la suspension d’audience hier soir, Tilly ressort de façon étonnante la thèse d’un complot maçonnique dont il serait victime.

«Jacques Gonzalez était en fait le représentant de la Grande Loge nationale française qui me rançonnait depuis 20 ans.» «Jusque-là, nous avions deux versions, désormais nous en avons trois», conclut momentanément la présidente.

Source : Le Petit Bleu du 02/10/12

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