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Le Figaro : Monflanquin : un mécanisme machiavélique se dessine

Le Figaro : Monflanquin : un mécanisme machiavélique se dessine

Publié le : 25/09/2012 25 septembre sept. 09 2012

L’escroc présumé, accusé d’avoir asservi et dépouillé les Védrines, de la grand-mère aux petits-enfants, a petit à petit phagocyté la cellule familiale, selon l’accusation.

Si Thierry Tilly a bien, comme il en est accusé, spolié la famille de Védrines entre 2000 et 2009, il a procédé en inventant la fusion-usurpation. Au deuxième jour de son procès devant le tribunal de Bordeaux, un mécanisme machiavélique se dessine. L’escroc présumé se prévaut d’une proximité ancienne avec les victimes: sa mère, prétend-il, offrait jadis des tartes au citron à Guillemette de Védrines, doyenne de la lignée au début du XXIe siècle. Ce gène pâtissier fait de lui, à l’entendre, non pas un Védrines à part entière, mais une sorte de cousin de première classe des aristocrates protestants.

De sorte qu’en 2000, lorsqu’il commence, selon l’accusation, à traire sa vache à lait, c’est presque de l’intérieur qu’il envahit la cellule familiale. Thierry Tilly ne serait pas un aigrefin banal, qui soutire un pactole et s’enfuit, mais un marathonien de la manipulation, sévissant dans la durée. Le voici tour à tour conseiller matrimonial – sa spécialité: éloigner les conjoints rétifs à son emprise -, conseiller politique de Charles-Henri, candidat à des élections locales, conseiller pédagogique des enfants en difficulté scolaire, conseiller fiscal du clan… Pour mettre la main sur leurs biens, il y mélange d’abord les siens – nettement moins conséquents -, après avoir restructuré la fortune ancienne de ses dupes: création de SCI, ouverture de comptes à l’étranger, l’affaire est rondement menée. Une fois la fusion accomplie, il ne lui reste plus qu’à usurper l’ensemble, sur fond de pseudo-opération immobilière.

Un discours dont la crédibilité est proche de zéro

Dès 2001, le plan donne de si fructueux résultats que M. Tilly s’installe en Angleterre. Les Védrines obéissants sont, à l’exception de deux d’entre eux qui vont bientôt les rejoindre, cloîtrés sur leurs terres avec interdiction d’en sortir; les esprits forts sont exclus du groupe, éconduits s’ils osent se présenter à la grille du château de Monflanquin. Ainsi de Jean Marchand, mari de Ghislaine de Védrines et obstacle têtu aux visées du marionnettiste d’Oxford: il se voit diabolisé, dépeint en débauché, en franc-maçon affairiste, en «journaliste en fin de course, grillé partout», et congédié par son épouse lors d’une mise en scène ésotérique, grotesque avec le recul, mais efficace sur l’instant, dont le scénario a été dicté par Thierry Tilly.

Depuis son box, l’homme qui se dit «franc et naturel», répond à toutes les questions de l’excellente présidente Marie-Élisabeth Bancal. Se rend-il compte qu’il se saborde en tentant de salir vainement les parties civiles et, surtout, en s’enfermant dans un discours dont la crédibilité est, pour être charitable, proche de zéro? Son avocat semble s’en rendre compte qui, au deuxième jour, paraît si accablé qu’il ne prend plus la peine de se coiffer.

À un moment, placé une fois de plus devant ses contradictions, Thierry Tilly pleurniche: «Je me suis retrouvé, comme on dit en anglais, in the middle of nowhere». C’est faux, car du temps de sa splendeur, il régnait en réalité sur Monflanquin: cette revanche sociale pouvait-elle le mener ailleurs qu’ici?

Source : Le Figaro du 25/09/12

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