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L’Express : La « thérapie » du gourou d’Ugine passait par des « relations très dégradantes »

L’Express : La « thérapie » du gourou d’Ugine passait par des « relations très dégradantes »

Publié le : 09/05/2019 09 mai mai 05 2019

Gourou ou psychanalyste? Jacques Masset, 70 ans, est jugé depuis mercredi à Albertville pour abus de faiblesse sur 19 anciens patients. Il les aurait incités en guise de thérapie à avoir des relations sexuelles non protégées et des pratiques sadomasochistes.

Ils sont dix-neuf anciens patients de Jacques Masset à s’être tournés vers la justice. Mais pendant l’instruction, 72 victimes en tout ont été identifiées. Les faits qu’elles dénoncent valent au « psychanalyste » de 70 ans d’être jugé depuis mercredi par le tribunal correctionnel d’Albertville pour abus de faiblesse après avoir incité ces patients à avoir des relations sexuelles non protégées et à s’adonner à des pratiques sadomasochistes.

Pendant trois ans, dans son cabinet d’Ugine, petite ville de Savoie, cet ancien éboueur d’Annecy autoproclamé psychothérapeute entendait « guérir » ses patients en les poussant à avoir ce qu’il appelait des « rendez-vous pulsions ». « Il prétendait que ces séances, auxquelles il participait parfois, les empêcheraient de tomber dans la prostitution…

Il a également induit de faux souvenirs d’inceste chez ses victimes provoquant des dommages collatéraux dans les familles concernées par ces fausses allégations », affirme l’association de défense des familles et individus victimes de sectes (UNADFI) qui a notamment permis de révéler l’affaire. L’UNADFI évoque le « comportement de ‘gourou’ de ce pseudo-thérapeute qui aurait profité de leur extrême vulnérabilité au moment des faits ».

« Ça a dérivé en torture »

« Un jour, j’ai eu plus de dix partenaires dans la journée à son cabinet. Et il a assisté à tout ça. Il s’agissait parfois de relations très dégradantes. Je me suis retrouvée à quatre pattes avec des chaînes. (…) Je suis allée jusqu’à me prostituer pendant quatre mois. J’étais totalement sous l’emprise de cet homme. » Ce témoignage à la barre d’une des victimes venue témoigner que révèle Le Parisien en dit long sur les faits accablants reprochés à Jacques Masset à qui « personne n’osait dire non ».

Une autre victime a expliqué avoir dépensé plus de 20 000 euros d’honoraires et avoir subi des « tortures psychologiques et physiques », précise France Bleu. Quand une autre a fini par lâcher le mot « viol » au deuxième jour du procès. « Pour certains patients, ça a dérivé en torture », lance Roselyne Duvouldy, avocate de plusieurs parties civiles.

L’homme qui encourt cinq ans de prison se défend pourtant de manipulation, assurant avoir voulu « faire le bien » et appliquant des « méthodes » qu’il pensait « bonnes ». « Certains patients ont été satisfaits de la thérapie », assure son avocat, Max Joly, ajoutant que « pour qu’il y ait une infraction, il faut qu’il y ait conscience de la commettre ». Jacques Masset est apparu à l’aise devant la cour, à tel point que la présidente a dû lui demander de ne plus s’adresser directement aux plaignantes et de ne pas les appeler par leurs prénoms.

Source : L’Express du 18/12/15

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