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Un certain regard

Un certain regard

Publié le : 01/01/2013 01 janvier janv. 01 2013

Par le Collectif SFRAEM (Société Française de Recherche et d’Analyse de l’Emprise Mentale).

La seconde journée de cette audience voit  apparaître un Thierry Tilly plus tendu que la veille. Il s’attache à travers son propos à montrer sa précision mnésique et ponctue inlassablement ses fins d’interventions par « je peux le prouver ».

La question de la preuve est donc un élément prégnant dans le fonctionnement psychique de Thierry Tilly, il ne cesse d’ailleurs dans le même temps d’affronter le regard de M le Procureur qui soutient ce regard avec fermeté. Cet affrontement scopique pourrait être un des facteurs majeurs du trouble de la personnalité de Thierry Tilly car il nous conduit à aborder la question du père.

L’affrontement avec les 3 premiers témoins le met en difficulté, le visage crispé, le regard perçant et des rictus pathologiques émaillent son discours quand il reprend la parole. Il contient alors difficilement son agacement, cette colère froide et dévorante qui l’anime.

Face à son père réel, c’est différent, son corps se tasse, l’expression du visage se modifie et il adopte une posture régressive après avoir compris que le témoignage de son père décrédibiliserait sa biographie fantasmée. Son père est stupéfait des accusations de violences physiques portées par son fils antérieurement et s’écrie : « là, il a vraiment pété les plombs » avant d’ajouter que s’il avait « serré la vis », son fils n’en serait pas là aujourd’hui !

La spontanéité du témoignage paternel érode le système de défense mis en place par Thierry Tilly et vient établir que ce dernier était un enfant solitaire, se réfugiant dans la lecture et présentant des compétences hypermnésiques.

Des « convulsions nerveuses » à l’âge de 2 ans ½ révélés par son père et l’intervention chirurgicale ophtalmologique nous conduisent à réinterroger dans cette enfance la place de la souffrance et de la différence. Son regard scrutateur ne pourrait-il pas être lié à cette place particulière depuis laquelle il a pu être spectateur de son existence, car éloigné du groupe par sa corpulence et son inadaptation sociale ?

Dans ce cas, le regard maternel ou du moins sa particularité, pourrait  avoir  mis en difficulté ce lien social et son rapport au monde. Cette construction mytho maniaque pourrait alors venir répondre à cette béance.

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