Procès du «gourou» de Monflanquin: Thierry Tilly, le maître du jeu
Publié le :
29/09/2012
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Le tribunal de Bordeaux tente de comprendre comment un seul homme a pu maintenir onze membres d’une même famille sous sa coupe.
Geneviève Cédile, un des experts psychiatres chargés d’analyser la personnalité complexe de Thierry Tilly, jugé depuis lundi à Bordeaux pour abus de faiblesse sur la famille de Védrines, définit ainsi celui que l’on a surnommé le «gourou de Monflanquin»: «un homme étrange dont on peut comprendre qu’il puisse exercer une certaine fascination sur les gens».
Comment les de Védrines, trois générations confondues, une famille d’aristocrates lot-et-garonnais bien insérée socialement, a-t-elle pu être réduite dix ans durant à un asservissement total de la part d’un homme d’apparence chétive, sec, insignifiant si ce n’était ce regard scrutateur, perçant et froid?
Par petites touches, reprenant la chronologie des faits et recueillant témoignages et analyses, le tribunal a commencé à dessiner le portrait de Thierry Tilly. Manifestement, le rapport au réel n’est pas sa priorité. Supérieurement intelligent, doté d’une mémoire exceptionnelle, créatif, voulant absolument faire partie de l’élite au point de se forger un cursus à rendre jaloux un polytechnicien, Thierry Tilly tient un discours relevant du monologue.
Supérieurement intelligent
Criblé d’illustrations, de détails souvent «abracadabrantesques», de déductions, celui-ci se veut implacable. «Sa voix, son regard, le fait de laisser planer le mystère, de manier la carotte et le bâton, d’être courtois puis très agressif pour déstabiliser la personne en face de lui» sont autant d’armes ayant permis au «gourou» de développer son emprise, de devenir et de rester «le maître du jeu», poursuit Geneviève Cédile.
Pour les de Védrines, délivrés de l’emprise de Tilly après une opération d’exfiltration montée à Oxford par l’avocat (et président du Centre Contre les Manipulations Mentales) Daniel Picotin, le « jeu » destructeur de Thierry Tilly a amené les onze membres de la famille au bord du gouffre.
Les témoignages hier d’Amaury et sa mère Christine de Védrines sont stupéfiants. Convaincu par le «gourou» de devoir surveiller «pour des raisons de sécurité» un bureau près de l’ambassade américaine à Londres, Amaury, plongé en pleine psychose, demeurera neuf mois cloîtré dans la pièce, se lavant dans les toilettes de l’immeuble, alimenté par sa soeur Diane. Christine se soumettra à un interrogatoire de plusieurs jours assise sur un tabouret, empêchée de dormir et frappée par Tilly, pour avouer des numéros de comptes bancaires.
Le procès se poursuit la semaine prochaine avec l’audition très attendue du complice présumé du «gourou», Jacques Gonzales.
Source : La Charente Libre du 29/09/12
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