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Ouest France : « Reclus de Monflanquin. La famille veut récupérer son château »

Ouest France : « Reclus de Monflanquin. La famille veut récupérer son château »

Publié le : 17/12/2014 17 décembre déc. 12 2014

La famille de Védrines a engagé une procédure pour récupérer cette bâtisse qu’elle avait vendue en 2009. Mais à l’époque, elle était sous l’emprise d’un gourou.

Le château de Martel, restauré en 1862 et situé à Monflanquin (Lot-et-Garonne), appartient à la famille de Védrines depuis le XVIIe siècle. Mais le 29 janvier 2008, devant notaire, elle vend cette propriété à la SCI Yife, gérée par Soufiane Besbes, pour la somme de 460 000 €.

Sept ans plus tard, la famille souhaite récupérer son ancienne bâtisse qui, depuis, a été vendue à une tierce personne. L’audience aurait dû avoir lieu ce jeudi devant le tribunal de grande instance d’Agen. Elle a été reportée à une date ultérieure. Mais la famille, plus que jamais, reste convaincue du bien-fondé de sa démarche.

Pas sain d’esprit

Me Daniel Picotin, l’avocat des de Védrines, fait valoir un argument de poids : l’article 414-1 du code civil : « Pour faire un acte valable, il faut être sain d’esprit ». Or, rappelle, l’avocat, pas moins de onze membres de cette famille – surnommés les reclus de Monflanquin- ont été sous l’emprise d’un gourou, Thierry Tilly, de 2000 à 2009. Parmi eux, un médecin et une chef d’entreprise.

Par deux fois, en première instance et en appel, la justice a condamné cet homme pour avoir abusé de ces personnes « en état de sujétion psychologique ou physique ». Dix ans de prison ferme en appel. Le psychiatre Daniel Zagury qui a examiné les membres de cette famille, a confirmé qu’elles étaient « en état d’emprise mentale ».

L’emprise de Thierry Tilly était telle qu’il avait astreint Christine de Védrines, 58 ans à l’époque, documentaliste de formation, à rester assise sur un tabouret durant près de deux semaines. Il avait aussi convaincu la famille qu’elle était la cible d’un complot orchestré par les Renseignements généraux…

Le rôle trouble du notaire

Dans sa procédure, l’avocat de la famille de Védrines vise aussi le notaire qui a permis la vente du château. Pourquoi cette propriété, située sur un terrain de 1,6 ha, n’a-t-elle été vendue que 460 000 €, alors qu’elle était estimée à 1,2 million d’euros ? Ce 29 janvier 2008, le représentant de la famille de Védrines était venu signer un contrat de prêt, assorti d’une garantie hypothécaire. Pourquoi le notaire qui, le jour-même, avait reçu une lettre anonyme l’informant de la situation dans laquelle se trouvait la famille de Védrines, a-t-il refusé le prêt, mais a accepté de rédiger un acte de vente ?

Pourquoi, enfin, en plus de l’acte de vente, le même jour, une convention de revente a été signée ? Celle-ci stipulait que cinq ans plus tard, la SCI Yife revende le château à la famille de Védrines au prix de… 850 000 € ?

Malgré les arguments de cette famille, il ne lui sera pas aisé de retrouver son bien. Entre-temps, la bâtisse et le terrain ont été revendus à un troisième propriétaire (au prix de 560 000 €). Et ce dernier, bien sûr, réclame que la demande des de Védrines soit rejetée.

Source : Ouest France du 17/12/14

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